Bascanne Voyage

Hoi An, la ville douce du Vietnam, illuminée et à la campagne sauvage

Buffle d'eau à Hoi An avec ses compagnons blancs

Buffle d’eau à Hoi An avec ses compagnons blancs

Dans un bus couchette direction Hué. Le paysage défile, et je vois ces buffles d’eau, lourds, lents et immobiles, qui me regardent passer, témoins muets de ce pays en pleine mutation qui court à perdre haleine vers la modernité. Je ne peux m’empêcher de penser que les charrues tirées par les buffles sont devenues vélos, puis scooters. Les buffles, eux, ne changent pas. Seul leur terrain de jeu, ces belles rizières si vertes, a dû se réduire comme une peau de chagrin ; que doivent-ils penser de nous ? De cet air de plus en plus pollué ? De ces hommes, dont le corps s’épaissit, se déplaçant de plus en plus vite et de plus en plus bruyamment ? De ce plastique, ces poubelles géantes, omniprésentes, dans tous les recoins de la terre et de la mer ? Le buffle me regarde, indifférent. Il continue son chemin, lentement, examinant chaque parcelle de rizières, ses yeux grands ouverts, entourés de ses fidèles compagnons, ces oiseaux blancs au long cou.

Le paysage défile, nous venons de quitter Hoi An, petite ville touristique dont le centre piéton est constitué d’un ensemble de maisons jaunes construites au 16ème, 18ème et 19ème siècle par des commerçants chinois et japonais. Hoi An révèle toute sa splendeur une fois la nuit tombée, éclairée de mille lanternes.

Malheureusement ce lieu, classé au patrimoine de l’Unesco, est envahi de boutiques dédiées aux touristes. Un seul pied dans la vieille ville et vous voilà pourchassés par des hordes de locaux qui sont tout disposés à vous rendre le séjour et la vie agréable. Nous avons eu la chance d’être tombés sur une Guest House pleine de joie de vivre, tenue par une famille de plusieurs générations, et de retrouver un copain, Yann, pour passer quelques jours ensemble.

Laurent à vélo dans les rizières près d'Hoi An

Laurent à vélo dans les rizières près d’Hoi An

Visite des alentours, en vélo, des rizières jusqu’à une belle plage, puis en bus pour des étranges vestiges des temples Cham « My Son », découverts par un français au cours d’une partie de chasse dans la jungle. Son enthousiasme fut si grand qu’il découpa et ramena en France les têtes de nombreuses statues qui trônent maintenant au Louvre. Notre guide, tout au long de la visite, devant ces statues sans têtes, nous rappellera ces faits. Puis sa colère passera, nous laissant malgré nous soulagés, aux américains qui ont bombardé ce site, ancienne base des Vietcongs, et détruit la majorité des tombeaux de ces rois du 10ème siècle.

Puis direction Danang, ville moderne à quelques dizaines de kilomètres de Hoi An, aux immeubles et ponts dignes de ceux de San Francisco, où nous nous perdons dans la vieille ville aux étroites ruelles. Les locaux nous dévisagent, curieux. Et enfin, un peu plus loin, les Marble Montains, étroits monts arborés qui abritent des temples et des grottes.

Après être montés au point le plus culminant, nous finissons par entrer dans une immense grotte. En face de nous, un Bouddha trône, l’air paisible ; l’expression toute entière de son visage nous apaise. Au plafond, des arbres et des feuillages abritent consciencieusement ce lieu sacré de pèlerinage. Ils laissent passer quelques rayons du soleil qui projettent, tout en réchauffant l’atmosphère, une couleur dorée sur le sol ; ligne pleine de mystère entre le soleil et le fond de la terre. Après Danang, l’immense Lady Bouddha, une statue de plus de 72 mètres, trône, grandiose, sur un front de mer sauvage.

Dans ce bus, je finis par m’endormir, bercée par les klaxons constants du conducteur et la pluie qui tombe, jusqu’à Hué.

2 reflexions sur “Hoi An, la ville douce du Vietnam, illuminée et à la campagne sauvage

  1. Chedanne Jean-Paul

    Bon votre météo restera sympa demain samedi et même dimanche… (entre 17 et 27°)
    Pour nous ce sera 0 à 9°… On fera avec, et samedi aprem, on partagera le gateau d’anniversaire d’Hélène chez les Bourgeois sur Colagne (fabrication Hugo + Damien… ou l’inverse)
    Biz

    1. Laurent

      On met quand même la polaire, c’est dur de s’habituer aux petites températures après des 38°C 🙂 C’est plus la pollution de lville de Hanoi qui est insupportable. J’espère que le gateau était bon !

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