10 Avril 2016. Dans le hall des embarcations de Dumaguete, sur l’île Negros.
La fin du Vietnam fut difficile. Saigon s’avéra brûlante, notre chambre d’hôtel bruyante ; et je passai les deux derniers jours malade de la chaleur, au lit, vraisemblablement victime d’une insolation. L’arrivée à Manille donna le ton de notre passage aux Philippines. Nous devions prendre une correspondance pour Cebu. Impossible de trouver le vol au terminal réservé aux vols intérieurs. A la place, un bon nombre d’agents de l’aéroport nous dirigent vers des taxis pour se rendre à un autre terminal situé à deux kilomètres de là. Cela nous semble étrange de devoir prendre un taxi pour rejoindre un autre terminal. A force de persévérer, nous découvrons une navette, gratuite, qui nous emmènera au bon terminal. Arrivée à Cebu, nous prenons un taxi. Nous découvrons, de nuit, une ville colorée, chaude et rythmée. Les nombreuses pancartes qui envahissent le haut des rues et le moindre espace vide nous donnent des informations étranges : l’anglais est la seule langue utilisée, les publicités capitalistes sont entrecoupées de préceptes religieux, ce qui donne un mélange étrange.
Le long des routes embouteillées, les habitants attendent qu’un jeepney s’arrête. Ces jeeps, moyen de transport très bon marché, dont l’arrière semble avoir été allongé pour accueillir au mieux seize personnes, sont toutes uniques et très décorées. Un vrai plaisir pour les yeux ! D’autres habitants, plus fortunés, hèlent des tricycles, à savoir des motos transportant sur le côté un side-car avec des sièges l’un en face de l’autre.
Le lendemain, premier petit déjeuner philippin : riz blanc, œuf au plat, étranges saucisses grasses et café sans goût. Nous nous dirigeons, sous un étouffant 35°, vers la gare routière, où nous prenons un bus climatisé pour Moalboal. Le bus étant presque plein, je me retrouve assise à côté d’un philippin qui m’offre des chips au porc et me renseigne sur les us et coutumes des trajets en bus. Le chauffeur, qui s’arrête au gré des demandes – les arrêts de bus n’existent pratiquement pas, est secondé par un assistant. Ce dernier, à la mémoire prodigieuse, monte les sacs, encaisse les billets, se souvient pour chaque passager de sa destination, puisqu’il va même chercher certains assoupis ou touristes quand l’arrêt est proche. L’état des routes est agréablement bon, et la conduite à l’européenne : nous pouvons souffler ! De nouveaux passagers remplissent peu à peu l’allée centrale du bus, se tenant debout ou assis sur leur sac. Nous traversons des paysages de cocotiers, des champs de palmiers verts, jaunes et caramel, et des maisons dont le bas est en parpaings et le haut en bambou ou en tôle le long de la route.
Arrivée à Moalboal, nous sommes assaillis par les tricycles. Nous arrivons sous un soleil de plomb dans un hôtel sympathique tenu par une femme très chaleureuse. Nous louons un scooter pour découvrir les environs. Au détour d’un virage, un flamboyant immense, en fleur, magnifique, malgré les tas de poubelles à ses pieds. L’accès à la plage la plus proche est difficile ; le littoral étant envahi d’hôtels luxueux. Nous décidons d’aller voir une autre plage plus éloignée, la White beach, la plage la plus touristique des alentours. Après avoir payé des droits de passage ou d’entrée plus ou moins officiels, nous tombons sur une plage où de jeunes philippins s’amusent. Volley ball, gymnastique, jeu d’alcool. Je remarque quelques « lady boys » qui semblent être acceptés par les plagistes. L’eau est chaude, la marée basse, difficile de se tremper entièrement. Face à nous, des montagnes de l’île Negros, ce qui donne plus l’impression d’être au bord d’un immense lac, et un magnifique coucher de soleil.
Le lendemain, nous partons faire du masque et tuba sur la plage la plus proche. Nous louons des masques à un prix exorbitant, auprès d’une femme hautaine et désagréable. Qu’importe : nous sommes sur une minuscule plage, seuls et déterminés à profiter des fonds marins. La première baignade fut écourtée par la présence de méduses qui piquèrent Laurent. Une heure plus tard, nous y retournons – cette fois, les méduses ont quitté les lieux. Les coraux sont sombres, l’eau trouble, mais nous tombons sur le célèbre banc de sardines de Moalboal, gigantesque, plus grand en longueur que nous deux réunis. Les sardines défilent, suivies de près par des petits bateaux de pêcheurs qui nous demandent, avec un grand sourire, de libérer le passage. Nous déjeunons dans un petit restaurant local. Les plats basiques se composent toujours de riz et de viande en sauce. Les légumes sont inexistants. L’après-midi, nous allons visiter des chutes d’eau (Kawasan Falls), qui s’avèreront magnifiques mais bondées et transformées en parc d’attraction.
Même si parfois nous aimerions être plus tranquilles, je suis ravie de voir à quel point les philippins profitent de ce que leur offrent leurs îles. Ils se baignent dans la mer, jouent sur la plage, se jettent, hilares, sous les cascades.
Après trois jours passés à Moalboal, nous partons pour Dumaguete. Nous prenons d’abord un bus jusqu’au village de Bato. Puis nous montons à l’arrière de motos conduits par des adolescents jusqu’au port de Liloan pour prendre un bateau jusqu’à Sibulan, sur l’île de Negros. A l’arrivée, nous grimpons dans une jeepney – priant pour que nos sacs mis sur le toit ne tombent pas. Elle finit par nous déposer près de notre hôtel.
Le lendemain, départ après une nuit presque blanche. La climatisation qui vibre irrégulièrement juste au-dessus de ma tête, les chiens qui aboient dans la nuit et la chaleur étouffante ont marqué nos traits. Malgré tout, nous partons le sourire aux lèvres à 6h30 vers le lieu de rendez-vous – la veille, nous avions réservé une journée snorkeling près de l’île Apo, au large de Dumaguete. De là, équipés de masque et de tuba, nous montons dans une jeepney jusqu’à Dauin. Un immense bateau nous attend. Trente minutes après, nous plongeons près de l’île d’Apo, petite île tropicale dont l’hôtel principal donne sur la plage. L’eau y est transparente, les coraux colorés, et les poissons aux couleurs vives et aux formes étranges. Une énorme tortue, majestueuse, se déplaçant dans l’eau comme si elle planait, surgit dans mon champ de vision. Je la suis un moment, bougeant aussi peu que possible. Au détour de coraux, un serpent des mers, rayé, se déplace dans l’eau comme sur terre. Je m’éloigne rapidement, puis je tombe sur une autre tortue dont la carapace est pleine de vase. Dans le groupe de plongeurs, une dizaine de chinois se distingue. Toujours groupés autour de bouées orange, ne sachant pas nager, poussant des hurlements et essayant de toucher les tortues. Nous plongerons à trois reprises différentes. Ce site est une réserve protégée où la pèche à la dynamite y a été prohibée, et cela se voit. Dommage que certains, armés de leur Go Pro, dérangent la faune et la flore sous-marine. Entre deux plongées, nous rencontrons deux françaises très sympathiques, Aurélia et Nathalie, qui nous invitent à passer la soirée avec elles et une grand-mère philippine rencontrée lors de leur arrivée à Dumaguete.
Venue nous chercher dans une voiture de luxe, la grand-mère, riche, d’origine chinoise, et très curieuse, nous explique qu’il faut absolument aller au « Boudi Bar », qui s’avèrera être le « Boulevard » près de la mer. Très généreuse, elle nous invite au restaurant, avec sa fille et son beau-fils que nous faisons rire aux éclats en racontant nos aventures. Gênés, nous sommes même ramenés en voiture, et laissés sains et saufs devant notre hôtel. Quelle hospitalité !
Le lendemain, départ pour Tagbilaran sur l’île de Bohol. Nous déjeunons au « Boudi Bar », et j’observe de nombreuses mendiantes, un bébé au bras, tenues à distance par les gardes armés qui restent près des portes des bars et des restaurants, et des enfants des rues, pieds nus, et tout crottés. Le contraste avec le Vietnam est flagrant. Depuis notre arrivée aux Philippines, nous observons un grand nombre de très riches, tout comme, malheureusement, un grand nombre de très pauvres.
A l’arrivée à Tagbilaran, Laurent négocie un tricycle pour quatre (avec les françaises). Nous parvenons difficilement à tous y rentrer, et Laurent finit à moitié sur mes genoux, courbé autant que possible. L’hôtel est magnifique, même si nous avons été conduits dans le dernier bungalow près de la niche du chien. Grâce à la persévérance de Laurent, nous finissons dans un bungalow avec vue sur la piscine. Danse de joie, à deux, dans la chambre, et bain rafraichissant.
NB : Le wifi étant catastrophique dans la majorité du pays, cet article sera vraisemblablement le seul avant la Nouvelle Zélande (départ dans deux jours). On vous dit à très vite!
Troooooop cool !!
Je bave !
Bises
Nico
Si ton clavier n’est pas etanche comme nos masques de plongée, fais attention à l’électrocution car tu vas continuer à baver quand la NZ va arriver… 🙂
Et alors, vous conseillez les Philippines ?
Alors on peut dire que nous conseillons mais pas au moment où nous y sommes allés car il y fait bien trop chaud… En plus, il ne faut l’envisager comme une destination asiatique classique car : c’est cher, on n’y mange pas très bien et tout semble un peu plus compliqué. De plus on n’a un peu la sensation qu’ils essayent de t’arnaquer en gonflant toujours les prix ente voyant arriver. Finalement je change ma première phrase : si tu n’aimes pas le snorkeling ou si tu ne prévois pas de faire de belles plongées, je crois que c’est un pays à ne pas privilégier
Contents d’avoir de vos nouvelles en rentrant de South Africa cela donne envie de reprendre sa valise et de venir vous rejoindre.
bises
martine et jean michel