5 heures du matin, nous sommes au port avec Houang Son, notre guide rencontré la veille. La nuit fut courte et le sommeil léger. Descendant le Mékong sur une coquille de bois, nous sentons cet air matinal et frais qui nous a tant manqué ces derniers jours. Le soleil se lève doucement pendant que de gros bateaux bondés d’autres touristes nous doublent. Il faut dire que nous sommes sur une petite embarcation, seulement Steph, le guide, la conductrice et moi-même. La main est tentée de toucher l’eau mais l’eau parait bien impropre, marron et clairsemée d’objets flottants non identifiés. Il faut dire que des WC rustiques ont un accès direct au Mékong 🙂
Le marché flottant de Cai Ran
Nous atteignons le marché flottant où peu de bateaux nous attendent. Les vacances de nouvelle année sont encore là. Chaque bateau arbore en haut d’un mat la marchandise qu’il vend. Les acheteurs réceptionnent leurs achats, de main à la main ou jetés par dessus bord.
Après une pause oeufs au plat et pain nous quittons le marché pour suivre un canal. La végétation se resserre, tout comme la largeur du cours d’eau. Quelques maisons sur pilotis ou donnant directement sur l’eau parsèment notre parcours. Pas de crocos nous annoncent notre guide suite à une question de Stéphanie 🙂 Uniquement de beaux oiseaux se laissent difficilement prendre en photo.
Road trip motorbike de 2 jours dans le sud de Can Tho
De retour au port, nous enfourchons nos scooters, Steph derrière Hoang Son et moi-même sur un autre scooter. ll parle un anglais assez pauvre et comprend difficilement nos questions. Le programme nous parait plus flou que la veille lors de la vente… On commence à s’habituer aux soucis de communication nous menant aussi bien à des bonnes que mauvaises surprises.
Pendant 3 heures, nous traversons une zone agricole faite de papayers, cocotiers, rizières, cannes à sucre et autres cultures non identifiées. Le passage de différents ponts nous permet de mesurer la grandeur du Mekong et la pauvreté des pêcheurs y habitant. Rien à voir avec les belles maisons toutes carrelées et de marbre que l’on peut voir proche des villes ou grandes routes (la maison donnant l’impression de justifier la route). Nous assistons à une récolte mécanisée du riz. Il est transporté en sacs grâce à des scooters ou des petites camionettes au port suivant pour être déversé dans des barges à moteur. Elles attendent la marée pour repartir.
A ce port nous nous arrêtons pour la nuit. Un diner délicieux nous est servi. Notre guide a l’art de choisir les bons petits restos qui payent pas de mine au premier abord. La rencontre de sa soeur et la vue du Mékong se jetant dans l’océan clotûrent la journée. Nous sommes au bout du Mékong, nous sommes au bout de notre journée 1.
Port animé dès 5h30
Réveillé tôt le matin, j’en profite pour me lever à 5h30 et contempler le levé du jour. A ma grande surprise, les rues et le port sont animés d’une frénésie humaine et commerciale identique à la veille au soir. Il faut encore nuit. Ne dorment-ils pas de temps en temps ? En fait ce sont des professionnels de la sieste. Notre guide en fait 2 à 3 par jours dans les cafés-hamacs. Ceci explique cela.
Ecoutez cette musique accompagnant ma ballade, une sorte de radio municipale tout droit sortie des hauts parleurs de rue.
Cette déambulation matinale m’amène à observer les nombreux sacs poubelles remplis qui attendent, devant la maison, le passage du camion-poubelle. Ils ont tout de même une gestion des déchets : chez eux, pas sur l’eau, pas sur la plage, pas dans la nature. Etrange. Grâce à notre Hoang Son, nous avons pu observer des détails surprenants.
Point culture : au café, les vietnamiens jettent par terre leurs déchets, que ce soit des os de poulets, morceaux qu’ils n’aiment pas ou détritus divers. Les chiens en profitent. Un membre de la famille commerçante passe toute la journée le balai avec une branche de cocotier.
Sorti de ma rêverie où toutes ses observations s’entremêlent, j’aperçois tout d’un coup vers 6h15 des enfants à vélo et habillés comme des écoliers, un ruban rouge autour du coup. C’est la rentrée ! C’est la première fois que nous en verrons autant en une journée.
Scooter sur plage
A 7h, nous voilà partis pour traverser un paysage de culture de crevettes. Elevées dans d’énormes bassins, des roues battent l’eau pour les maintenir en vie. Nous avons l’impression depuis hier de traverser le grenier de la région où la production remonte à Can Tho pour être livrée aux grosses usines de transformation aperçues au début de l’excursion.
Vers 9h, nous laissons notre scooter sur une plage. Les photos vous en diront plus que mes mots. Nous roulons sur le sable avec Steph, seuls au monde. L’air marin nous effleure le visage. C’est un beau moment d’évasion à deux. Avant de repartir pour Can Tho, nous trainons et dormons dans les hamacs du café de bord de plage. Nous sommes là, bien, sereins. évadés.
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Vous êtes superbes tous les deux avec vos chapeaux pointus !!! Gros bisous et profitez bien !