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Plaisirs impériaux et plage déserte à Hué

Hué, la cité impériale

Quelques jours passés à Hué, l’ancienne capitale des empereurs vietnamiens Nguyen. Quelques heures à déambuler dans ce qui fut autrefois la cité interdite. Il n’en reste que de rares vestiges, détruits par les bombardements américains ; parfois certains sont en reconstruction, entourés de jardins et de temples. L’empereur, représentant de Dieu sur terre, vivait seul entouré de ses mille-et-une concubines et eunuques. Un univers qui nous semble sorti tout droit d’un conte. Pourtant les photos sont là ; affichant des visages souvent graves et impassibles au milieu de protocoles complexes et de costumes luxueux. Le dernier empereur, très influencé par les mœurs de l’ouest, comme nous le rappelle un panneau, sous-entendu perverti, ce qui nous fait sourire, a même fait construire un terrain de tennis qui semble en parfait état.

Petit point historique et culturel. Hué a été bâti par la dynastie Nguyen, régnant de 1802 à 1945. Le règne est surtout d’opérette car ce sont les colons français qui gouvernent réellement. La cité est entièrement emménagée selon les principes de la géomancie (cliquez pour en savoir plus). Par exemple, l’entrée Sud est placée en direction d’une des cinq montagnes pour repousser les mauvais esprits. Ce que nous avons surtout apprécié, c’est le principe actuel de placer un café dans la cité impériale, sur une terrasse calme entourée d’eau et de jardins, car la visite est longue et aléatoire : plus de 3 heures sans sens réel de visite sur une surface de 2 à 3 hectares !

 

Rapide tour en bateau sur la rivière des parfums, moins polluée que le delta du Mékong. Visite des maisons-jardins, sans intérêt à cette époque de l’année (mars).

Le tour de bateau est un souvenir de « tranquillité à la vietnamienne ». Lors d’une promenade reposante et nécessaire suite à notre trajet fatiguant en bus, nous rêvions d’une balade tranquille en bateau à force de les voir, assis sur un banc, défiler devant nos yeux. Trente secondes après, notre vœu fut exaucé ; nous sommes en effet tombés sur un batelier à la recherche désespérée de ses premiers clients. Après une rude négociation du prix, nous embarquons, sereins. Malheureusement, sa compagne au sourire élargi se mit en tête de nous faire payer plus. D’abord, elle nous proposa des bières. Puis à manger, puis des cartes postales ainsi que de petits objets en bois. Enfin, un détour pour aller voir une pagode. Pendant ce temps, le paysage défile. Après de nombreuses tentatives, nous essayons enfin de capter les effluves de la rivière des parfums. Sans succès.

En route pour les lagons de l’arrière-pays de Hué

Exemple de tombeaux parsemant l'arrière pays de Hué, au bord de la mer.

Exemple de tombeaux parsemant l’arrière pays de Hué, au bord de la mer.

Le second jour, nous partons la journée vers la mer et les « lagoons ». Traversée d’étendue de rizières mangeant les lacs, de lacs se mêlant à un sable blanc, de dunes, de tombes et de villages. En prenant une route secondaire, ou plutôt un chemin, nous abordons un étrange paysage sous un soleil de plomb. Sur un sol de sable, des tombes, grandioses et disproportionnées, défilent, entourant de fragiles cases en tôle. Les morts semblent bien mieux lotis que les vivants dans cette région. Notre hôte, extrêmement sympathique, nous en expliquera la raison plus tard dans la journée. Pendant la guerre, de nombreux habitants de ces collines ont fui sur des barques de fortune. Les survivants, qui furent peu nombreux, continuent à abreuver la région de leurs économies ; et c’est bien cet argent qui finance la construction de tombes pharaoniques, dont la poussée est d’autant plus gargantuesque qu’elle se nourrit d’une compétition entre plusieurs familles. Un cadre parfait pour un roman !

Notre plage déserte - HuéQuoi qu’il en soit, nous finissons par apercevoir un morceau de mer ; après quelques minutes de marche, une plage, magnifique et déserte, presque sans plastique, apparait. Enfin seuls au monde. Bain de mer, jeu dans les rouleaux, sous ce soleil qui nous chauffe la peau.

2 reflexions sur “Plaisirs impériaux et plage déserte à Hué

  1. Aude et Nico

    C’est génial Hué !! Vous avez vu les tombes impériales ? Nous on n’a jamais réussi ! Vous avez des fruits en ce moment ? Bises. Aude et Nico

    1. Laurent

      Nous n’avons pas essayé de les faire car on a préféré se concentrer sur la cité le premier jour puis partir vers la plage et le lagon le deuxième jour. Puis au bout de 5 semaines, on commençait à fatiguer de voir des temples, des pagodes et autres constructions diverses. Côté fruits, en ce moment c’est dragon fruit, pommes et autres graminées inconnues, letchis poilus, mangues, ananas et deux autres fruits au nom non identifié : l’un rouge en forme de poire et l’autre rond, tout vert avec à l’intérieur une chaire blanche très sucrée. Des bises de nous 2 !

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